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Guinée : l’UITA demande la réintégration des dirigeants syndicaux licenciés au Sheraton Grand Conakry, un établissement financé par la Banque mondiale

15.10.20 News
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Quelques mois seulement après avoir remporté les élections syndicales, Amadou Diallo (photo de droite), Secrétaire général du syndicat de l’hôtel, et Alhassane Diallo (photo de gauche), Secrétaire général adjoint, ont été licenciés par leur employeur le 7 octobre.

 

 

Les faits :

  • le 18 août 2020, Mohamed Saliou Sampil, employé du Sheraton Grand Conakry, casse accidentellement un pot de fleurs dans le hall d’entrée
  • le 26 août, la direction convoque M. Sampil à un entretien de prélicenciement. Le Secrétaire général Amadou Diallo et le Secrétaire général adjoint Alhassane Diallo rencontrent alors la direction pour exprimer leur profond désaccord avec la proposition de licenciement de leur collègue. Dans les jours qui suivent, la direction de l’hôtel suspend sans salaire les deux dirigeants syndicaux.
  • le 16 septembre, la direction licencie M. Sampil malgré ses excuses
  • le 28 septembre, le syndicat présente une pétition en faveur de M. Sampil signée par une majorité des employé-e-s de l’hôtel
  • le 7 octobre, la direction licencie Amadou Diallo, Secrétaire général du syndicat de l’hôtel, et Alhassane Diallo, Secrétaire général adjoint

L’hôtel, propriété du groupe Topaz, a été ouvert en 2016 grâce à un investissement important de la Société financière internationale (IFC), une institution financière internationale du groupe de la Banque mondiale qui propose des prêts à taux préférentiels pour encourager le développement du secteur privé dans les pays en développement. L’hôtel est géré par la plus grande chaîne hôtelière du monde, Marriott, où l’UITA mène une campagne mondiale. Malgré ses propres normes de performance, un ensemble de règles destinées à protéger les travailleurs-euses, et malgré les multiples tentatives de l’UITA visant à empêcher le licenciement des dirigeants syndicaux, l’IFC a choisi d’autoriser les violations de ses propres normes de performance ainsi que des Conventions de l’OIT nos  87, 98 et 135.

« L’UITA ne tolérera pas des violations aussi éhontées des droits syndicaux. Avec nos affiliées, nous sommes prêts à lancer notre campagne pour la réintégration du Secrétaire général Amadou Diallo et du Secrétaire général adjoint Alhassane Diallo », a déclaré Sue Longley, Secrétaire générale de l’UITA.

« Nous devons nous battre ensemble. Cette lutte est essentielle car il s’agit de mettre un terme à l’action antisyndicale, qui tue l’espoir des travailleurs-euses et sape la démocratie », a ajouté le Secrétaire général Amadou Diallo.