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Chez Coca-Cola Philippines, les dirigeants syndicaux qui défendent le droit des employé-e-s syndiqué-e-s à travailler dans des conditions sûres licenciés pour ‘sabotage économique’ !

18.06.20 Urgent Action
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La direction de Coca-Cola aux Philippines profite de l’urgence du coronavirus pour s’en prendre aux dirigeants syndicaux de la FCCU-SENTRO, affiliée de l’UITA, et menacer ses membres de licenciement, de procédures disciplinaires et de recours à la police.

Les 16 et 17 mars, les autorités fédérales et provinciales ont annoncé des mesures de confinement strictes obligeant les gens à rester chez eux, prévoyant des exceptions pour le secteur alimentaire et les autres activités « essentielles ». Les employé-e-s de Coca-Cola qui auraient été exposé-e-s à la COVID-19 ont été contraint-e-s par la direction de se mettre en autoquarantaine, sans rémunération. Parallèlement à cela, l’entreprise a créé un buzz médiatique en annonçant une contribution de 3 millions de dollars à la lutte contre le virus.

Les employé-e-s de l’usine Coca-Cola de San Fernando, dans la province de Pampanga, sont profondément préoccupé-e-s par le risque d’infection suite au décès d’un parent d’un employé de l’usine, avec qui ce dernier avait eu des contacts. Une réunion syndicale d’urgence s’est tenue le 28 mars, au cours de laquelle les responsables syndicaux ont informé les membres que le syndicat respecterait la décision de chacun-e de continuer à travailler ou de rester chez soi par crainte d’être exposé-e ou de contaminer d’autres personnes, conformément aux recommandations de l’État. Un point a également été fait sur l’état d’avancement des négociations concernant les revendications des syndicats auprès de la direction en ce qui concernait la prime de risque, l’indemnisation des employés dans l’incapacité de venir travailler en raison du confinement, les transports et les questions connexes découlant de l’état d’urgence. Après la réunion, le président du syndicat, Alfredo Marañon, qui est également président national de la FCCU, a scrupuleusement veillé à garantir la continuité de la production en cas de pénurie de personnel, car l’usine fonctionnait déjà à effectifs réduits.

Plutôt que de répondre aux revendications du syndicat, les 6, 7 et 8 avril, dans les usines de San Fernando et de Canlubang, la direction a riposté en sanctionnant sept dirigeants et membres du syndicat, parmi lesquels les dirigeants syndicaux Alfredo Marañon, Belarmino Tulabut et Danilo Pineda, les accusant de 'sabotage économique'. Tous trois ont été licenciés le 8 mai.

La riposte de la direction s’est intensifiée après que Brendo Enriquez, Secrétaire général national de la FCCU, a écrit à la direction de TCCC le 18 mai pour protester contre les licenciements, partageant ces informations avec les membres de son syndicat et avec l’UITA. Entre autres prétendues violations du code disciplinaire de TCCC, Enriquez a été sanctionné pour avoir 'sali' la réputation de l’entreprise. Il risque le licenciement.

Le 9 juin, 20 syndicalistes de San Fernando ont été arrêté-e-s pour avoir participé à un piquet de grève pacifique devant l’usine alors qu’ils protestaient contre le licenciement de leurs dirigeants élus. Les travailleurs-euses qui manifestaient portaient des masques, maintenaient une distance physique entre chacun-e et avaient convenu de procédures avec la police locale ; malgré cela, ils et elles ont été arrêté-e-s. Ils ont été libéré-e-s plusieurs heures plus tard et les poursuites à leur encontre ont été abandonnées après l’intervention d’Alfredo Marañon, qui a défendu leur action en faisant valoir qu’elle s’inscrivait dans le contexte d’un conflit du travail en cours.

Le Département du travail et de l’emploi des Philippines est paralysé par l’urgence pandémique : la procédure normale d’appel pour contester un licenciement abusif n’est pas accessible. Coca-Cola profite de la pandémie pour saper les droits syndicaux fondamentaux.

Aux Philippines, les activités de production de Coca-Cola appartiennent à 100 % à The Coca-Cola Company à Atlanta aux États-Unis, et sont gérées par le Bottling Investments Group (BIG). La responsabilité de l’intimidation, des licenciements et des menaces envers notre affiliée et ses membres incombe entièrement à The Coca-Cola Company.

CLIQUEZ ICI pour signer notre pétition pour demander à The Coca-Cola Company de cesser de profiter de la crise sanitaire aux Philippines pour saper et restreindre les droits syndicaux et de veiller à ce que les droits de la FCCU-SENTRO et de ses membres soient pleinement respectés dans toutes les activités de TCCC dans le pays. La direction doit prendre des mesures immédiates pour réintégrer tous les dirigeants syndicaux licenciés, abandonner les accusations absurdes portées contre Brendo Enriquez, s’engager de bonne foi avec le FCCU-SENTRO sur les protocoles COVID-19, et respecter pleinement le droit du syndicat à se réunir librement et à communiquer avec ses membres et avec l’UITA sur ces questions.