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Algérie : Les syndicats internationaux demandent à l'OIT de défendre les syndicalistes face à une répression croissante

21.10.19 News
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En mai dernier, l'OIT a effectué une mission de haut niveau en Algérie face aux violations systématiques, durant plusieurs années, des droits syndicaux fondamentaux par les autorités. Le Conseil d’administration de cette organisation les a également soulignées à maintes reprises. Depuis, les attaques contre le mouvement syndical indépendant se sont intensifiées alors que les autorités répriment le mouvement démocratique, dans lequel les syndicats indépendants jouent un rôle de premier plan.

Le 4 octobre, aux côtés d’IndustriALL et de l’ISP, nos organisations sœurs au sein des fédérations syndicales internationales, ainsi que de la CSI, l’UITA a demandé au Directeur général de l'OIT d'intervenir auprès des autorités algériennes pour garantir pleinement la protection juridique et physique de toutes les personnes qui cherchent à exercer leur droit à la liberté d'association (cliquez ici pour lire la lettre, en anglais) dans un environnement exempt de violence, de harcèlement et de menaces. Dans ses revendications, la lettre appelle également à la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues « en raison de leur engagement syndical et civique ».

Depuis qu’en mars, l'armée a retiré le soutien qui maintenait artificiellement le président Bouteflika au pouvoir, les manifestations de masse, les grèves et les mobilisations en défense de la démocratie se sont poursuivies semaine après semaine. L'armée, sous la direction du général Gaid Salah, est désormais aux commandes en se cachant derrière un « Président intérimaire » illégitime et en tentant de manipuler les élections annoncées pour décembre. Au cours des derniers mois, plus de 100 syndicalistes, militant-e-s politiques et civiques ont été arrêté-e-s, soumis-es à des interrogatoires et placé-e-s en détention ou emprisonné-e-s pour « diffamation des forces armées » et « atteinte à l'unité nationale ». Des actions en justice ont de nouveau été intentées contre le président et le secrétaire général du SNATEG, organisation affiliée à l'UITA, et pourraient mener à plusieurs années d’emprisonnement.

Le SNAPAP et le SNATEG, affiliés à l'UITA en Algérie, se retrouvent dans la ligne de mire en raison du soutien solidaire exprimé sans faille à l’égard de toutes les personnes persécutées et victimes de leur engagement démocratique, à savoir des journalistes, des militant-e-s politiques, des défenseur-e-s des droits humains, des étudiant-e-s et, bien entendu, leurs camarades syndicalistes. Maintenant, plus que jamais, il est temps de manifester notre solidarité avec leur combat.