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Ouzbékistan : la Banque mondiale doit réagir quand les défenseurs des droits humains sont battus et emprisonnés pour avoir recueilli des informations sur le travail forcé dans les champs de coton

19.11.15 Urgent Action
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957Le gouvernement ouzbek continue à sévir brutalement contre les défenseurs des droits humains qui documentent l’utilisation généralisée du travail forcé dans la cueillette du coton. Ces dernières années, les autorités ont cherché à désamorcer les critiques internationales contre le travail forcé des enfants dans les champs de coton en les remplaçant par le travail forcé des adultes. La Banque mondiale, qui finance la « modernisation » de l’agriculture ouzbèke, est censée veiller à ce qu’il n’y ait pas d’utilisation du travail forcé. Que fait-elle face à cette répression ? CLIQUEZ ICI POUR ENVOYER UN MESSAGE A LA BANQUE MONDIALE

« Pendant des années » écrit Human Rights Watch, « le gouvernement a dépendu du travail forcé de plus d’un million de personnes chaque année – dont les enfants, les enseignants, le personnel médical, les collégiens et les étudiants, et les employés du service public – pour cueillir le coton. Il utilise des moyens coercitifs envers ces personnes, notamment l’intimidation, en les menaçant de perdre leur emploi, en leur disant qu’elles n’auraient plus accès aux prestations sociales, aux services publics, qu’elles seraient expulsées de leur logement et en recourant même aux voies judiciaires pour obliger les gens à se rendre dans les champs de coton ». Et depuis des années, le gouvernement réprime les défenseurs des droits qui documentent cette coercition.

Dans le cadre d’un accord conclu entre le gouvernement ouzbèk et la Banque mondiale, l’OIT surveille le respect des conventions interdisant le travail des enfants et le travail forcé. La Banque mondiale s’est engagée à retirer plus de USD 450 millions en financement du secteur de l’agriculture si le recours au travail forcé était confirmé dans les zones des projets qu’elle finance.

Le 19 septembre, la police a arrêté Elena Urlaeva, à la tête de l’Alliance des droits humains d’Ouzbékistan, ainsi que son mari et leur jeune fils, pour avoir photographié et interviewé des personnes qui ramassaient du coton dans la région de Tachkent. La famille a ensuite été relâchée après que la police ait confisqué les photos. Urlaeva a été détenue au moins quatre fois au cours des 4 derniers mois et régulièrement harcelée depuis une décennie. En mai de cette année, Urlaeva a été droguée, interrogée et violentée par la police pour avoir documenté la mobilisation forcée du personnel médical et du corps enseignant pour la cueillette du coton. Entre autres effets personnels, la police a confisqué sa fiche d’information sur les conventions de l’OIT. Deux jours plus tard, la police a détenu et battu un autre défenseur des droits humains, Dmitry Tikhonov, pour avoir réuni des documents sur des bus entiers de cueilleurs acheminés vers les champs de coton par des fonctionnaires du gouvernement.

« Elena Urlaeva et Dmitry Tikhonov défendent les droits de millions de travailleurs/euses ouzbeks » écrit Human Rights Watch. « Les partenaires internationaux de l’Ouzbékistan, ainsi que l’OIT et la Banque mondiale, doivent prendre leur défense et faire comprendre au gouvernement ouzbek que continuer à traiter brutalement des militants pacifistes aura de sérieuses conséquences ».

CLIQUEZ ICI pour envoyer un message au président de la Banque mondiale Jim Yong Kim et aux fonctionnaires chargés du projet sur le coton, leur disant qu’ils ont l’obligation morale d’élever la voix lorsque des défenseurs courageux des droits humains sont persécutés pour avoir documenté des violations que la Banque mondiale prétend surveiller !