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250.000 manifestants à Berlin disent « Non aux accords commerciaux qui menacent la démocratie »

14.10.15 Feature
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Des citoyens de toute l’Europe sont descendus dans les rues le 10 octobre pour manifester leur opposition à trois accords pernicieux sur le commerce et l’investissement qui menacent la démocratie : TAFTA - TTIP (Union européenne/États-Unis), AECG - CETA (UE/Canada) et l’accord sur le commerce des services ACS - TISA négocié par les pays les plus riches.

Des manifestations ont été organisées dans toute l’Europe lors d’une semaine d’action qui a également compris la remise d’une pétition, signée par plus de trois millions de citoyens de l’UE, à la Commission européenne lui demandant de retirer son soutien à ces projets d’accords et d’organiser une audition au Parlement européen. La Commission a rejeté ces demandes.

Plus de 250.000 citoyens, syndicalistes, et membres d’organisations de la société civile, allemands et européens, ont défilé à Berlin.

TTIPCGIL

Une délégation importante du syndicat italien des travailleurs/euses de l’alimentation FLAI-CGIL, affiliée à l’UITA, était du nombre des organisations syndicales internationales présentes à Berlin pour manifester leur solidarité et leur opposition aux accords.

Le projet d’accord CETA, de plus de 1600 pages, entre l’UE et le Canada, comprend plusieurs des dispositions préjudiciables qui ont fédéré les opposants au TAFTA : le mécanisme de règlement des différends investisseurs-États qui permettrait aux entreprises d’intenter des actions en justice contre les gouvernements, pas devant les juridictions nationales, mais dans le cadre de tribunaux privés à huis clos, l’ouverture des marchés et des services publiques aux investisseurs transnationaux, rendant les privatisations irréversibles, et le renforcement des droits de propriété intellectuelle au bénéfice des entreprises qui ont un impact direct sur les produits alimentaires et pharmaceutiques, entre autres. Parce que le Canada n’a pas le même poids économique et la même influence politique que les États-Unis, la menace posée par le CETA a été sous-estimée. A peu près toutes les transnationales américaines ont des filiales au Canada qui peuvent recourir à ses dispositions. Et les transnationales basées en dehors du Canada et de l’UE peuvent, dans certaines circonstances, bénéficier de la clause de la nation la plus favorisée dans la toile mondiale toujours plus dense d’accords sur le commerce pour demander des pouvoirs analogues vis à vis du Canada et de l’UE.  Le CETA doit être dénoncé et combattu avec la même détermination qui a unit les opposants au TAFTA et au PTP, aujourd’hui signé mais pas encore ratifié, comprenant les États-Unis, la Canada, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et un groupe de pays du Pacifique.