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Indonésie : la responsable syndicale chez BMI condamnée lors d’une parodie de procès

11.09.19 News
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À l’issue de son procès, Reni Desmiria, secrétaire du syndicat SPBMI représentant les travailleurs-euses de la société de la transformation des produits de la mer Bumi Menara Internusa (BMI) à Lampung, Indonésie, a été reconnue coupable et condamnée à une peine réduite. BMI a cherché à la faire condamner à 6 ans d’emprisonnement au prétexte qu’elle avait présenté un faux diplôme d’études secondaires lorsqu’elle avait postulé pour un emploi occasionnel il y a plus de 8 ans, mais ce n’est que lorsqu’elle a commencé à inscrire un nombre important de travailleurs-euses à l’assurance santé obligatoire du gouvernement que la société est intervenue pour faire en sorte qu’elle soit arrêtée et traduite en justice.  

C’est sans surprise que le système juridique indonésien, notoirement corrompu, l’a déclarée coupable, mais confronté à des campagnes aux plans local, national et international, le tribunal a été obligé de réduire sa peine à 4 mois de prison, une peine couverte par la détention provisoire. Elle sera libérée et retrouvera sa famille dans le courant de la semaine.

BMI, fournisseur de plusieurs grandes sociétés de produits de la mer, dont Aqua Star et Chicken of the Sea, est aujourd’hui confronté à des poursuites pénales intentées par la fédération syndicale indépendante indonésienne de la transformation des aliments SPBMM, affiliée à l’UITA, et le cabinet d’aide juridique LBH. Des témoignages sous serment de représentants de la direction de BMI ont révélé un vol systématique des salaires, une rémunération inférieure au salaire minimum provincial, le recours abusif aux emplois précaires et le non respect des prestations sociales obligatoires. D’autres témoignages et des preuves fournies par des membres du syndicat ont étayé ces poursuites pénales. Les clients de BMI devront maintenant expliquer comment ils ont échoué à déceler des pratiques illégales en matière d’emploi auxquelles un de leur fournisseur de premier rang a eu recours pendant des années.

Le syndicat a chaudement remercié les milliers de défenseur-euse-s des droits dans le monde pour avoir soutenu sa lutte, qui se poursuit aujourd’hui.