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Nestlé Russie viole les droits syndicaux dans la vente de la chocolaterie de Barnaul

14.02.11 News
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Le 18 décembre 2010, Nestlé Russie a annoncé la vente de sa confiserie Altai, à Barnaul en Russie centrale. Les travailleurs/euses – qui font partie de la vente – ont été informés/es de la transaction la veille.

Sept cents travailleurs/euses seront transférés à un nouvel employeur au second trimestre de 2011, sans garanties et sans perspectives de négociations avec les travailleurs/euses ou avec leurs syndicats.

L’usine Altai fait partie de Nestlé depuis 1998. Pendant 12 ans, ses travailleurs/euses ont contribué à la prospérité de la société. Aujourd’hui, ces travailleurs/euses sont vendus/es – l’usine, ses marques et son personnel ont été remis à une entité financière offshore appelée Corminus Enterprises Limited, dirigée par un ancien cadre supérieur de Nestlé Russie. Le destin futur de l’usine et de ses employés/es importe peu à Nestlé, à une exception près : le produit le plus rentable d’Altai, les chocolats Ruzanna, demeure dans le portefeuille de marques de la société.

Il y a un mois, le Conseil syndical de Nestlé Russie, qui comprend 16 syndicats locaux, a écrit à la société afin de demander l’ouverture de négociations sur les conséquences futures pour les travailleurs/euses de Barnaul, incluant des garanties de maintien de l’emploi et de conditions de travail décentes sous les nouveaux propriétaires. La réponse reçue le 1er février faisait référence à l’obligation légale et réglementaire de respecter le secret commercial et la confidentialité des négociations avant la vente, sans aucune mention de la demande d'ouverture de négociations.

Dans ses communications en matière de responsabilité sociale, Nestlé affirme que ses relations avec les organisations syndicales sont fondées sur les principes d’« ouverture et de respect mutuel ». Si c’était vraiment le cas, la société aurait respecté le droit à l’information et aurait trouvé une façon d’assurer un traitement équitable aux travailleurs/euses par des négociations avec le syndicat. Des garanties sociales et syndicales et des garanties d’emploi auraient dû faire partie de l’accord de vente de l’usine Altai.

Cette situation rappelle ce qui s’était produit lors de la vente de l’usine de biscuits Yarichiv près de Lvov, en Ukraine, en 2008. Cette fois-là aussi, Nestlé avait conservé les marques les plus rentables.  Sous des pressions continues de la part du syndicat, Nestlé et ILS avaient finalement accepté de donner des garanties d’emploi et de droits syndicaux aux travailleurs/euses de Yarichiv, mais les deux entreprises avaient plus tard manqué à leurs promesses. ILS n’a jamais reconnu le syndicat et a depuis congédié ou remplacé (par des travailleurs/euses en sous-traitance) 25 % de son personnel, incluant les membres du comité syndical.