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Dépôt d’une plainte à l’OCDE contre la STN du sucre et de l’amidon Roquette Frères

11.01.11 News
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L’AFL-CIO des États-Unis et la fédération syndicale internationale ICEM se sont joints à l’UITA pour le dépôt d’une plainte formelle contre la société transnationale française du sucre et de l’amidon Roquette Frères pour violation des Principes directeurs à l’intention des sociétés multinationales de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

Les principes directeurs, qui ont force de loi dans les 34 États membres de l’OCDE et dans les autres pays qui les ont signés, obligent les gouvernements à s’assurer que les sociétés transnationales ayant leur siège ou des activités dans leur pays se conforment aux normes internationales en matière de droits humains, incluant les conventions de base de l’OIT qui garantissent entre autres aux travailleurs/euses le droit à la liberté syndicale et à la négociation collective.

Les travailleurs/euses de l’usine de broyage du maïs de Roquette America à Keokuk, en Iowa, représentés/es par l’affiliée de l’UITA BCTGM, sont en lock out depuis le 28 septembre de l’an dernier pour avoir refusé d’accepter des propositions contractuelles qui auraient eu pour effet de détruire leurs salaires, leur ancienneté, leurs retraites et leur régime de soins de santé tout en ouvrant toute grande la porte aux travailleurs/euses « temporaires » sans avantages sociaux ni sécurité d’emploi.

Immédiatement après le lockout, selon la plainte, « la société a poursuivi ses opérations à l’usine en faisant appel aux superviseurs, à des employés de son usine de l’Illinois et à des travailleurs/euses recrutés par une société de Westchester, Ohio – « Last, Best & Final », qui se spécialise dans la fourniture de travailleurs/euses de remplacement durant les conflits de travail.

« Le fait que des travailleurs/euses de remplacement aient été disponible immédiatement après le lock-out pour assurer le fonctionnement d’une usine complexe exigeant une main-d’œuvre formée et spécialisée démontre l’existence d’un plan prémédité de mise en lock-out des travailleurs/euses, si nécessaire pour une longue période, dans le but d’imposer une convention collective aux conditions de la société ou d’obtenir le remplacement permanent des travailleurs/euses actuels/lles. Une telle opération aurait nécessité une planification sophistiquée afin d’être mise en place au plus tard en août, dans le cadre de la campagne agressive de la société pour affaiblir le syndicat. »

L’exploitation d’une usine de haute technologie avec des briseurs de grève formés à la hâte a conduit à une contamination de l’environnement : le 30 et le 31 décembre, l’usine de Keokuk a déversé près de 23 000 litres de sirop de maïs dans le fleuve Mississippi – un déversement que la société n’a pas signalé, contrevenant ainsi à la loi, selon le Département des ressources naturelles de l’Iowa.

La plainte syndicale à l’OCDE demande au Point de contact national pour les Principes directeurs aux États-Unis de faciliter une résolution du conflit et d’engager dans ces efforts le gouvernement de la France, pays où se trouve le siège social de la société.

Vous pouvez appuyer les travailleurs/euses de Roquette – sur la ligne de piquetage depuis maintenant quatre mois – en cliquant ici pour envoyer un message à Roquette Frères aux États-Unis et en France, demandant la fin immédiate du lock-out et une reprise inconditionnelle des négociations.