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L’OIT appelle à l’adoption d’une convention internationale sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail

12.06.18 News
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6211FRLes travailleurs et travailleuses du monde entier peuvent se féliciter des résultats du premier débat sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail qui s’est tenu cette année à la Conférence internationale du travail. Malgré la forte opposition du Groupe des employeurs, qui n’était disposé à soutenir qu’une recommandation, tout au plus, la Commission normative a jugé que la lutte contre le harcèlement et la violence méritait une convention, assortie d’une recommandation.

Un grand nombre d'États ont soutenu la position du Groupe des travailleurs, selon laquelle la violence et le harcèlement, en particulier les violences sexistes, doivent faire urgemment l’objet d’une action globale et d’une convention. Parmi les conclusions de la Commission pour lesquelles l’UITA et ses affiliées se sont battues, on peut citer : l’accent mis sur la violence sexiste et la nécessité de s’attaquer à ses causes sous-jacentes, notamment les relations de pouvoir sexistes ; la nécessité de créer des mécanismes intégrés allant de la prévention, le suivi, la formation et l’éducation, à l’application de sanctions et au soutien aux victimes ; les conséquences de la violence domestique sur les travailleurs-euses et sur le milieu de travail ; une définition large de « travailleur-euse » qui s’applique quel que soit le statut contractuel et inclut, entre autres, les travailleurs-euses du secteur informel, les demandeurs-euses d’emploi et les stagiaires ; la reconnaissance du fait que la violence et le harcèlement sont perpétrés aussi bien par des tiers comme les clients que par les employeurs et les collègues.

Les conclusions de la Commission insistent sur le fait que les pouvoirs publics doivent respecter et promouvoir les Conventions fondamentales de l’OIT, notamment la liberté d’association et de négociation collective, pour éliminer la violence dans le monde du travail. Elles mettent également l’accent sur la nécessité d’agir en faveur du droit à l’égalité et à la non-discrimination de tous-tes les travailleurs-euses, en particulier pour les groupes les plus vulnérables qui sont surexposés à la violence et au harcèlement. Il incombe également aux États de protéger les travailleurs-euses migrant-e-s, quels que soient leur statut et l’endroit où ils-elles se trouvent.

Cette convention, qui est un projet que l’UITA et ses affiliées ont vigoureusement défendu, n’est pas encore gagnée. L’OIT fera circuler la proposition de texte pendant les deux prochains mois pour recueillir des observations, sur la base de quoi elle rédigera un rapport pour un nouvel examen du texte en 2019. Les syndicats doivent rester vigilants et mobilisés pour conserver les acquis de cette année et garantir l’adoption de cette convention dont nous avons tant besoin.

Les conclusions provisoires de la Commission sont disponibles ici.