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Birmanie : la libération d’Aung San Suu Kyi n’est pas un motif suffisant pour lever les sanctions

24.11.10 News
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L’UITA accueille avec plaisir la libération d’Aung San Suu Kyi le 13 novembre, après sept ans d’assignation à résidence, mais demande que les sanctions envers la Birmanie restent en place tant que se poursuivra la répression des droits syndicaux, des droits des travailleurs/euses et des droits humains fondamentaux.

La libération de la leader pro-démocratie, qui a passé 15 des 21 dernières années en détention, arrive une semaine après des élections bidons tenues en vertu d’une nouvelle constitution qui réserve 25 pour cent des sièges parlementaires aux militaires et qui nie les droits démocratiques les plus fondamentaux.

Malgré la libération d’Aung San Suu Kyi, il reste encore en Birmanie plus de 2 500 prisonniers/ères politiques. Ce chiffre comprend des militants/tes étudiants/tes pro-démocratie, des moines bouddhistes et des syndicalistes arrêtés/es sous l’empire d’un vaste réseau de lois répressive, incluant la tristement célèbre Ordonnance 2/88 interdisant toute activité réunissant plus de cinq personnes. L’élément central de ce régime répressif est l’interdiction des syndicats indépendants d’abord imposée en 1988 et qui se poursuit aujourd’hui malgré les sommations de la CSI, des fédérations syndicales internationales et de l’OIT.

Au cours des 19 dernières années, la FTUB (Federation of Trade Unions-Burma) a été déclarée organisation illégale par le gouvernement militaire et ses membres peuvent être arrêtés/es et emprisonnés/es pour avoir milité en faveur des droits des travailleurs/euses et des droits syndicaux. Dans certains cas, des syndicalistes ont été accusés/es de trahison, entraînant la peine de mort.

En Novembre 2000, le déni des droits syndicaux et des droits des travailleurs/euses fondamentaux et le recours largement répandu et systématique au travail forcé ont incité l’OIT à invoquer des sanctions contre la Birmanie en vertu de l’article 33 de la constitution de l’OIT, une première dans l’histoire de l’organisation

Peu après sa libération le samedi, Aung San Suu Kyi a dénoncé la poursuite de la répression politique et l’absence de liberté d’expression en Birmanie. Le déni de la liberté d’expression et de la liberté d’association, l’emprisonnement des syndicalistes et l’utilisation continue du travail forcé sont précisément les raisons pour lesquelles les sanctions contre la Birmanie doivent être maintenues et rigoureusement appliquées.