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Glyphosate suite : La Commission européenne confirme qu’elle renonce à la protection de la santé publique en autorisant des pesticides toxiques interdits par le droit communautaire

05.09.16 News
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Le 28 juin, la Commission européenne a cédé aux pressions du lobby agrochimique en renouvelant l’autorisation de l’herbicide glyphosate (mieux connu sous le nom commercial Roundup de Monsanto), malgré l’accumulation de preuves concernant le danger qu’il représente pour la santé publique, les travailleurs/euses et l’environnement. La Commission a agit unilatéralement en l’absence d’une majorité qualifiée de gouvernements de l’UE et en dépit de l’opposition des syndicats et de groupes de la société civile. Le renouvellement de son autorisation, assortie de faibles restrictions d’usage au niveau européen, est valable pour 18 mois dans l’attente d’une étude de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA), une agence que devront à présent cibler les syndicats et les associations de défense de la santé publique.

Alors que la polémique sur la prolongation de l’autorisation du glyphosate s’intensifiait, la Commission a présenté une proposition de critères des perturbateurs endocriniens (des substances chimiques qui interfèrent avec le système hormonal humain), une proposition qui restreindrait sérieusement les efforts en vue de limiter l’utilisation de pesticides connus pour leurs propriétés de perturbateur endocrinien.

De son côté, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), dont le rapport émanant de l’industrie a servi de base à la position de la Commission en faveur du renouvellement de l’autorisation du glyphosate, a introduit un protocole au règlement 1107/2009 de l’UE concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Ce protocole prévoit une dérogation pour des pesticides hautement toxiques qui seraient autrement interdits au titre de ce règlement. (pour plus de détails, voir le communiqué de presse de Pan Europe et Générations futures)

Toutes ces mesures confirment que les institutions de l’UE ont renoncé au principe de précaution, ignoré la Directive sur l’utilisation durable des pesticide qui prévoit pourtant que les pesticides ne peuvent être utilisés qu’en dernier recours et abandonné l’approche fondée sur les risques en matière de protection de la santé des travailleurs/euses et des consommateurs, et de l’environnement.