Home

L’UITA appelle Accor à renégocier l’accord international sur les droits syndicaux

26.05.10 News
Version imprimable

Les syndicats du monde entier ont appelé le groupe français Accor à entreprendre immédiatement des négociations en vue de redéfinir la portée et le contenu de l’accord international sur les droits syndicaux signé avec l’UITA en 1995. L’appel est venu à l’occasion de la réunion mondiale annuelle des organisations syndicales affiliées des secteurs de l’hôtellerie, du tourisme et de la restauration de collectivités, qui s’est tenue à Ankara, en Turquie les 17 et 18 mai 2010. Les marques Accor comprennent Sofitel, Pullman, MGallery, Novotel, Mercure, Suitehotel, Ibis, All Seasons, Etap Hotel/Formule1 et Motel6.

En signant l’accord, Accor s’est engagé « à ne pas s’opposer aux efforts de syndicalisation de ses employés/es ». La mise en œuvre de l’accord ne s’est cependant pas faite sans conflits, notamment en Indonésie, aux États-Unis et plus récemment au Canada, où les travailleurs/euses de trois hôtels Accor ont fait face à une forte opposition de l’employeur à leurs efforts pour former un syndicat. Malgré les dispositions de l’accord international qui protègent spécifiquement les employés/es « contre tout acte de discrimination tendant à porter atteinte à la liberté syndicale » et qui garantissent « la protection des représentants/tes des salariés/es contre toutes mesures qui pourraient leur porter préjudice», des militants/tes syndicaux/cales dans ces hôtels ont été licenciés/es et des pressions ont été faites pour inciter les travailleurs/euses à voter « non » à l’élection syndicale.

Les difficultés ont été exacerbées par des changements importants dans la structure d’entreprise d’Accor, qui a évolué radicalement de la propriété directe des établissements hôteliers vers des franchises et des contrats de gestion, faisant ainsi en sorte qu’un nombre grandissant de travailleurs/euses des hôtels de marques Accor ne soient pas directement employés/es par la société. L’accord international doit être mis à jour pour refléter ces évolutions et faire en sorte qu'il s’applique à toutes les personnes travaillant sous la marque Accor, sans égard au mode de propriété.

Les pressions sur les employés/es d’hôtel s’intensifieront avec le projet d’Accor de séparer les activités hôtelières des activités de tickets de service en juin de cette année, ce qui fera accélérer la vente des établissements hôteliers et le délestage progressif de l’emploi direct.  L’UITA a examiné les conséquences financières et opérationnelles et les conséquences sur l’emploi de la division dans une étude intitulée « Demerging Accor - Less than the Sum of the Parts? »  (en anglais seulement) disponible sur le site Private Equity Buyout Watch de l’UITA.

Selon le secrétaire général de l’UITA, Ron Oswald, « le renforcement des dispositions de l’accord international avec l’UITA enverrait un message clair à l’effet que la société respecte la liberté d’association et la négociation collective et qu’elle s’engage à faire en sorte que les travailleurs/euses de tous les hôtels sous marques Accor soit libres d’exercer leur droit à la syndicalisation ».