Home

Accident du travail mortel dans l’usine à sucre qui fournit PepsiCo en Inde

22.10.14 News
Version imprimable

Écrasé par une chute de sacs de sucre, un travailleur a trouvé la mort et deux autres ont été grièvement blessés, le 8 août, lors d’un accident du travail qui a eu lieu à l'usine à sucre d’Olam INTERNTIONAL de Kolhapur (Maharashtra), en Inde. Selon le syndicat qui représente les travailleurs de l’usine, les accidents du travail ne datent pas d’hier. Pourtant, l’entreprise Olam, l’une des principales sociétés transnationales de la transformation et du commerce des produits de base, qui a son siège à Singapour, a reçu l’année dernière un crédit de 120 millions de dollars de l’IFC, division de la Banque Mondiale chargée du crédit privé, dont les conditions d’octroi incluent ostensiblement la sécurité, et les garanties sociales et environnementales.

L’IFC détenait naguère une participation dans Olam, mais elle a cédé ses actions en 2007, suite à des allégations portant sur des opérations d'exploitation forestière illégale et des dommages environnementaux en République démocratique du Congo. L’institution revient aujourd’hui sur le devant de la scène, mais en tant que créancière. Une partie du prêt octroyé par l’IFC devait être consacré à la remise en conditions des usines de sucre d’Olam, moyennant un partenariat public-privé, qui comptait avec la participation de l’IFC, de Solidaridad et du programme de certification Bonsucro, dont l’un des critères est la sécurité au travail. Or, déjà pendant les travaux, des travailleurs du bâtiment migrants ont été blessés. Le syndicat a soulevé la question de l’insécurité à l'usine, mais rien n'a été fait. Aujourd’hui, un travailleur est mort.

Les usines d’Olam fournissent de grandes multinationales alimentaires en Inde, dont PepsiCo, qui a pourtant un code de conduite applicable aux fournisseurs. Le code prévoit que ceux-ci «doivent veiller à la sécurité et à la santé sur le lieu de travail». Lorsque le syndicat a dénoncé les problèmes de santé et de sécurité, on leur a rétorqué que le directeur de l'usine avait démissionné et qu’il n'y avait personne pour assumer la responsabilité. L’IFC et Bonsucro certifient-ils une direction fantôme? Cet état de choses répond-il aux «attentes» de PepsiCo?
D’après PepsiCo, plusieurs «expertises» auraient déterminé qu’il n’y a pas eu de violations des droits de l'homme dans ses entrepôts du Bengale occidental, lorsque des travailleurs ont été licenciés pour avoir formé un syndicat, ni lorsque on leur a promis de leur rendre leur emploi, pour autant qu’ils signent de fausses déclarations, qu’ils s’engagent à ne plus jamais adhérer à un syndicat, et qu’ils piétinent leurs cartes syndicales après les avoir déchirées au moment de rentrer dans les entrepôts.

Les activités antisyndicales dans les entrepôts indiens de PepsiCo constituent une violation de la diligence due en matière de droits humains prévue dans les Lignes directrices de l'OCDE pour les entreprises multinationales et dans les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et droits de l'homme. De nouvelles violations des droits de l’homme sont venues s’ajouter à la chaîne d'approvisionnement de la marque. Seront-elles légitimées grâce à un «partenariat» pour le moins douteux avec la Banque mondiale et Bonsucro?