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Nestlé Indonésie continue de nier à SBNIP le droit de négocier les salaires !

21.04.10 News
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Le syndicat des travailleurs de Nestlé Indonésie à l’usine Nescafé de Panjang, SBNIP, est le représentant reconnu des travailleurs de l’usine de Panjang et la contrepartie de Nestlé dans les négociations depuis 2000.

À la fin de 2007, le syndicat a dépose ses propositions pour la convention collective 2008-2009, incluant la négociation des salaires (au lieu des hausses de salaires annuelles imposées de façon paternaliste), ce que n’a clairement pas apprécié la direction.

Sa réponse a été de contester la légitimité du syndicat (après sept ans de relations industrielles!) et d’exiger la vérification de sa représentativité par le bureau local du travail. Le certificat de vérification a été délivré le 3 décembre 2007.

Les 12 et 13 décembre 2007, la direction a tenu une « cérémonie de remise de prix » dans un hôtel local. Les travailleurs invités à cet événement en ont profité pour créer un « syndicat » appelé Forum de communication des travailleurs de Nestlé Indonésie (FKBNIP).

Depuis ce temps, Nestlé met tout en œuvre pour miner le SBNIP et éviter les négociations. La société fait cela en appuyant ouvertement l’organisation rivale dont nous avons toutes les raisons de croire qu’elle l'a elle-même créée.

En novembre 2008, l’UITA a déposé une plainte contre Nestlé en vertu des Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales auprès du point de contact national au sein du gouvernement suisse responsable de l’application des principes directeurs. La plainte met l'accent sur les violations du droit des travailleurs d'être représentés par un véritable syndicat et d'engager des négociations constructives dans le but d’en arriver à des accords sur les conditions de travail (Conventions 87 et 98 de l’OIT).

Nestlé Indonésie refuse de négocier les salaires, affirmant que « la rémunération est une prérogative de l’employeur et est fondée sur le rendement individuel » (citation tirée du procès-verbal des négociations qui ont atteint une impasse en avril 2008). Le siège social de Nestlé a pour sa part soutenu que dans la mesure où la Convention 98 ne mentionne pas expressément la « négociation salariale », le refus de négocier les salaires ne constitue pas une violation de la convention.

Face à la preuve écrasante à l’effet contraire (jurisprudence du BIT confirmant que les salaires forment une partie intégrante des « conditions d’emploi), assertion du droit à la négociation des salaires par les travailleurs de la part de représentants du ministère du Travail de l’Indonésie) présentée dans le contexte du processus de l’OCDE, Nestlé a accepté en août 2009 d’entreprendre des négociations salariales en Indonésie.

Il y a maintenant trois ans que le syndicat de Panjang, SBNIP, tente en vain d’entreprendre le processus de négociation d'une convention collective qui inclurait les salaires. Les dernières manigances de Nestlé ne font que mettre en lumière la conduite dégradante de Nestlé et ses efforts honteux pour retarder et refuser la justice.

Panjang, le 19 mars 2010 :

Des membres du SBNIP se réunissent devant les grilles de l’usine. Le président Eko Sumaryono lit la déclaration présentée à la direction de Nestlé lors d’une rencontre plus tôt cette journée. Après avoir pris connaissance de la déclaration, la direction a indiqué qu’il n’y aurait pas d’autres discussions, indiquant qu’elle insistait sur la vérification. En réponse à la demande de la direction, qui exige que SBNIP se soumette à un nouveau processus de vérification, le syndicat a affirmé que « le SBNIP est la seule organisation syndicale de Nestlé Panjang. Le SBNIP est un syndicat créé de façon libre et indépendante par les travailleurs de Nestlé Panjang. Le SBNIP est le seul agent négociateur représentant les intérêts des travailleurs de Nestlé Panjang. » Elle a indiqué aux représentants du FKBNIP présents à la rencontre de ne rien dire et immédiatement mis fin à la réunion.

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Face à la preuve écrasante à l’effet contraire (jurisprudence du BIT confirmant que les salaires forment une partie intégrante des « conditions d’emploi », assertion du droit à la négociation des salaires par les travailleurs de la part de représentants du ministère du Travail de l’Indonésie), Nestlé a accepté en août 2009 d’entreprendre des négociations salariales en Indonésie.

Pourquoi alors le SBNIP doit-il encore lutter pour le droit à la négociation salariale?

Comme elle l'a fait dans le passé, Nestlé a adopté une approche de « contrôle des dommages », plutôt que de faire un effort sérieux pour se confirmer à son obligation de respecter les normes internationales des droits humains. Maintenant que le siège social a pris l’engagement de négocier les salaires, Nestlé Indonésie a pris celui de rendre la chose impossible pour le SBNIP… à moins que le syndicat n’accepte de négocier conjointement avec le «forum de communication des travailleurs de Nestlé».

L’insistance de Nestlé à inclure dans les négociations l’organisation qu’elle soutient ouvertement n’est que la plus récente d’une série incessante d’attaques contre les droits syndicaux du SBNIP et constitue un affront envers la direction et les membres du syndicat. Le SBNIP a lutté pendant plus de deux ans pour obtenir le droit à la négociation salariale et devrait maintenant « partager » ce droit avec une organisation qui n'a jusqu’ici manifesté aucun intérêt envers la négociation salariale.

Nestlé affirme maintenant que les deux organisations devraient être représentées à la table de négociation – et a fort opportunément reçu une demande à cet effet de FKBNIP – parce qu’aucune des deux organisations ne représente une majorité des travailleurs de l’usine. En fait, la direction de Nestlé a utilisé le long délai occasionné par le processus de soumission à l'OCDE pour intimider les travailleurs et leur faire quitter le syndicat, pousser les travailleurs vers le forum de communication et inciter par la peur les travailleurs à affirmer qu’ils ne se joindraient à aucune organisation.