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Victoire et réintégration pour les travailleurs/euses coréens/nnes qui ont contesté la sous-traitance

07.04.10 News
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Un groupe de travailleurs/euses de l’hôtel Marriott Renaissance de Séoul dont les emplois avaient été sous-traités et qui avaient par la suite été licenciés/es pour avoir contesté le traitement qui leur avait été réservé ont obtenu leur réintégration dans des emplois permanents directs à l’hôtel et une indemnisation pour les revenus perdus au cours des neuf années qu’a duré leur lutte, démontrant ainsi que la résistance paie.



Le 22 mars 2010, six membres du personnel de chambre membres du Renaissance Labour Union sont rentrés/es à leur ancien lieu de travail à titre d’employés/es à temps plein. Leur longue lutte avait débuté en 2001, lorsque plus d’une centaine de membres du personnel de chambre ont été forcés/es de remettre leur démission à l’hôtel pour passer à l’emploi d’une société de sous-traitance à 60 % de leur salaire précédent, pour le même travail.

Les travailleurs/euses ont formé un syndicat le Renaissance Labour Union, affilié à KSFU (Korean Federation of Service Workers’ Unions) et déposé une plainte pour pratiques illégales. En mai 2004, une enquête du ministère du Travail a conclu que la sous-traitance était illégale (c’est-à-dire que le véritable employeur des travailleurs/euses était l’hôtel et non la société de sous-traitance) et ordonné à l’hôtel de les reprendre à son emploi direct. L’hôtel refusant d’obtempérer, un groupe de travailleurs/euses a entrepris une poursuite civile en novembre 2004, accusant l’hôtel de retard dans le versement des salaires – la différence entre le salaire du personnel employé directement par l'hôtel et celui versé par le sous-traitant. En représailles, le sous-traitant les a licenciés/es le 31 décembre 2005.

Le 1er janvier 2006, les membres du syndicat ont dressé une ligne de piquetage quotidienne. Des manifestations syndicales régulières, soutenues par KFSU et l’organisation régionale de la centrale nationale KCTU, ont été organisées devant l’hôtel malgré une ordonnance d’un tribunal autorisant l’hôtel à réclamer plus de USD 20 000 en « dommages » aux travailleurs/euses en compensation des pertes d’affaires alléguées.

En novembre 2006, le Bureau des poursuites publiques a mystérieusement abandonné les procédures contre la direction de l’hôtel Renaissance pour ne pas s’être conformée au jugement du ministère du Travail établissant l'illégalité de la sous-traitance. Les travailleurs/euses ont dû attendre la décision du tribunal dans la poursuite civile et ont maintenu les manifestations malgré de nouvelles réclamations pour dommages et l'intimidation exercée par la police anti-émeute.

Dans une décision rendue en juillet 2007, le tribunal civil a clairement statué que l’opération de sous-traitance était une duperie illégale et ordonné la réintégration des travailleurs/euses en emploi direct. Le tribunal a de plus ordonné à l’hôtel de verser aux travailleurs/euses environ USD 1 400 par mois jusqu’à leur réintégration et condamné la direction à payer 80 % du coût de la poursuite.

Le déni de justice s’est poursuivi alors que la direction de l’hôtel a porté l’affaire devant la Haute cour de Séoul. La Cour a toutefois statué en faveur des travailleurs/euses en février et ordonné leur réintégration.

Il subsiste des questions juridiques, des appels concernant la rémunération et d’autres questions ayant été porté devant la Cour suprême. Le syndicat, le KFSU et l’UITA suivent la situation de près. Mais des travailleurs/euses qui ont lutté pendant neuf ans pour défendre leur dignité, leur respect qui leur est dû et leurs principes peuvent célébrer leur réintégration dans des emplois directs auprès de l'hôtel où tout a commencé - et toutes celles et tous ceux qui luttent contre l’emploi précaire peuvent célébrer avec eux.

Le syndicat croit que la solidarité internationale et le soutien organisé par l’entremise de l’UITA ont joué un rôle crucial dans leur victoire et remercie tous ceux et celles qui l’ont appuyé au cours de toutes ces années.